PARIS (AFP), le 13-07-2004
La jeune femme qui a porté plainte pour agression vendredi dans le RER D a été placée en garde à vue mardi après-midi à Cergy après avoir été de nouveau entendue par les enquêteurs en raison de contradictions dans ses déclarations, a-t-on appris de source policière.
Entendue depuis le début de l'après-midi dans les locaux de l'antenne du SRPJ de Versailles à Cergy, la jeune mère a été placée en garde à vue vers 16h00, pour une durée maximum de 48 heures, a-t-on précisé de même source.
Elle avait été entendue une première fois par les enquêteurs samedi, au lendemain de son dépôt de plainte.
Son conjoint a lui aussi été de nouveau entendu par la police mardi après-midi, a indiqué une source policière.
La jeune femme a affirmé avoir été l'objet d'une agression à caractère antisémite perpétrée par six personnes, vendredi matin, sur la ligne D du RER entre Louvres et Sarcelles (Val-d'Oise).
L'analyse des bandes vidéo de la gare de Sarcelles - où seraient descendus les agresseurs - n'avait pas permis lundi soir de les repérer, avait indiqué une source proche de l'enquête, et les enquêteurs n'ont pas fait état de témoins spontanés, ce qui a suscité des interrogations.
Mardi, le préfet de police de Paris Jean-Paul Proust a déclaré qu'il y avait des "zones d'ombre fortes" dans les déclarations de la jeune femme. Mais, a-t-il ajouté sur la chaîne Public Sénat, il "faudra attendre la fin de l'enquête, peut-être dans quelques heures ou dans quelques jours", avant de tirer de quelconques conclusions.
Pour sa part, le ministre de la Justice Dominique Perben a déclaré à Strasbourg que tous les éléments seraient passés au crible et "vérifiés de manière systématique" dans cette affaire.
Il est "indispensable d'attendre que ce travail soit fait pour se prononcer dans un sens ou dans l'autre", a-t-il ajouté.
La secrétaire d'Etat aux Droits des victimes Nicole Guedj, qui accompagnait M. Perben à Strasbourg, a répété mardi qu'elle avait "trouvé sincère" la jeune femme lorsqu'elle s'est entretenue avec elle. "J'ai observé qu'elle pouvait être très traumatisée par les événement qu'elle décrit", a-t-elle encore dit. "Plus l'enquête pourra se dérouler avec sérénité et plus vite nous serons en mesure de connaître la vérité", a-t-elle conclu.
M. Perben et Mme Guedj étaient mardi matin à Strasbourg pour rencontrer les magistrats et les enquêteurs en charge des investigations sur les morts violentes en Alsace de deux fillettes et d'une jeune femme ainsi que les familles des trois victimes. Les soupçons se focalisent sur Pierre Bodein, dit "Pierrot le fou", un repris de justice qui avait bénéficié d'une libération anticipée.
Une source policière a indiqué mardi que la jeune femme avait déjà porté plainte à six reprises ces dernières années, notamment pour un vol à Paris et une agression sexuelle dans le Val-de-Marne. Les enquêtes ouvertes à la suite de ces plaintes n'ont jusqu'à présent abouti à aucune arrestation, a-t-on précisé de même source.
Outre l'agression elle-même, l'absence de réaction des voyageurs présents dans la rame au moment du drame avait suscité les réactions effarées des associations et de la classe politique dans son ensemble.
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Entretempo as "boas conciencias" (politicos, jornalistas), espalharam-se largamente sobre o horror duma agressão que talvez não aconteceu...